Petit jalon au bord d’une route, la borne marque une étape. Son immobilité révèle le mouvement de celui qui la franchit. En lisière d’un terrain, elle matérialise la frontière entre l’intérieur et l’extérieur. Contrairement à l’arbre ou la pierre arrivée là inopinément et pouvant servir de repère, la borne est un indice de la présence humaine. Elle a été fabriquée et déposée intentionnellement pour mesurer des distances, partager une terre, signifier une limite.
En déposant son urine pour marquer son territoire, l’animal compte sur les facultés olfactives de ses congénères pour les avertir de sa présence. L’être humain se comporte de la même façon mais en utilisant des signes visibles et palpables ; il dessine ainsi son paysage.
Les bornes que je présente sont des jalons matériels et symboliques. Elles peuvent se suivre de façon linéaire pour relier deux points en proposant une route, elles indiquent alors un début et une fin.
Au château de Ranrouët, la configuration des lieux incitait à les disposer en cercle, à bâtir une enceinte à l’intérieur de l’enceinte, comme une succession de protections propres aux constructions médiévales. De même au Manoir de Lain, elles ont trouvé naturellement leur place dans une petite clairière au fond du parc.
Evocation de l’Ouroboros, les douze bornes en cercle ponctuent un mouvement perpétuel, éternel recommencement du cycle de la vie. Elles fonctionnent en couple par leur forme, alternant le clair et le sombre comme se succèdent l’ombre et la lumière, le jour et la nuit. Chacune porte des empreintes. L’une d’entre elles est orientée et couverte de graffiti. Elle est comme le midi de l’horloge, le moment de repos où celui qui s’y est attardé a laissé sa griffe.
printemps - été 2012: Bornes en balades
J'ai donc exposé avec Jef Blancke, peintre anversois nostalgique de la France de 1968. Jef a présenté une série de portrait jalonnant la vie, du bébé au vieillard. C'est une peinture qui demande à être apprivoisée, ou peut-être est-ce elle qui vous apprivoise. Au début, le regard glisse sur le sujet. Puis, inévitablement, il revient dessus, s'attarde sur la matière rapeuse qui l'accroche et le captive, et, reprenant conscience de la globalité du tableau, il se laisse magnétiser par l'étrange beauté de ces visages ou de ces corps, quel que soit leur âge.
La galerie hannah propose cinq expositions dans l'année. On doit certainement y retrouver toujours la même constante: chaleur et générosité.
Herent est à 5 minutes de Louvain sur la ligne de chemin de fer qui mène à Bruxelles. D'ailleurs la galerie se trouve juste à côté de la gare, il n'y a que la rue à traverser.
La galerie hannah est un pilier de la fondation éponyme gérée par Leni Creuwels et son mari Jan. Les bénéfices engendrés par les expositions sont reversés à une organisation qui s'occupe de mamans seules au Guatemala. Afin de renforcer ce lien entre art et humanisme et dans un souci d'ouverture, Leni organise ses expositions autour d'un duo "artiste belge et artiste venu d'ailleurs".